Grande Tournée Moto 2022 : Ébloui par Mes Racines Autochtones.

(texte: Patrice Rivest)

Ce blog résume la première journée de ride de la Grande tournée moto 2022 en route vers la Manic. Une initiative de la Fondation québécoise d’éducation en sécurité routière (FQESR).   La perspective est celle d’un motocycliste Québécois dont les racines sont aussi autochtones. Son texte transpire de fierté. 

Un appel inattendu

Imagine-toi recevoir ce genre d'appel: " Pat, on est quelques trippeux de moto qui partons à l'aventure vers Manic 5, ça te tente?". 

Comment dire non? Mon interlocuteur n'en était qu'à ses premiers mots que j'avais déjà accepté sa proposition. Manic, quelle randonnée! Ayant déjà fait quelques escapades dans cet environnement majestueux de notre province et connaissant la majorité des participants, il était clair à mon esprit que j'allais passer tout un moment. Vivement la Grande Tournée ! 

Bien équipé avec ma BMW

Aux guidons de ma rutilante BMW R18 Transcontinental, une monture très confortable pour de longues randonnées, j'ai quitté ma résidence pour me diriger vers notre point de départ: un stationnement à Mont Saint-Hilaire. J'avais au préalable fait ma ronde de familiarisation avec cette nouvelle moto. Il ne faut pas se mentir, cette bécane en jette! 

Que ce soit pour son son moteur réputé boxer qui possède un couple impressionnant ou l'attention aux détails que les designers y ont apporté, ce bolide ne laisse personne indifférent. Mais soyons francs, cette moto n'est pas à la portée de toutes les bourses. Habituellement, les gens qui se procurent ce type d'engin ont les poches qui peuvent en assumer le coût. Mais d'autres font le sacrifice financier par pure passion de la moto. Je vous avoue que cette passion, on la sent sur la R18. Un savant mélange de design et de technologie qui rend, chaque kilomètre parcouru, une expérience agréable. 

Crédit : Moto Québec

Une option plaisante et incontournable pour amateurs de musique 

Chanceux que je suis, BMW Canada avait pris soin d'équiper la mienne du système audio Marshall. Cette option a fait plaisir à mes oreilles pendant tout mon voyage... et de celles de mes collègues. Les enceintes proposées dans cet ensemble permettent d’apprécier la musique sans avoir à monter le volume à outrance. J’ai donc pu rouler en appréciant mes sélections musicales en tout confort.

C'est d'ailleurs sur un air de Hip Hop digne des bars les plus branchés que je suis arrivé à la rencontre de mes nouveaux partenaires pour la Grande Tournée Moto 2022. À les voir se déhancher au son de ma musique, mon ressenti dès l’appel téléphonique a été juste: on va avoir du fun mon Pat! 

On se regroupe, notre guide Sylvain donne quelques consignes de base et hop! C'est un départ!

crédit: Moto Québec 

Rouler...avec des gens de qualité et qualifiés 

Notre groupe en était un d'expérience et je l'ai senti dès les premiers kilomètres. La qualité de la formation de route et la communication entre nous étaient exceptionnelles. Nous nous sommes vite apprivoisés, observés dans le style de chacun et surtout, adaptés aux conditions de la route. 

Il faut dire que j’ai été choyé, mon segment de groupe étant composé de mon complice de longue date et motocycliste aguerri, Jean Paré. De plus, nous étions accompagnés de Nathalie Dumas, ma collègue chroniqueuse chez Moto Québec, qui est également instructrice de moto chez Tecnic. Disons que j'ai vu pire comme escorte!

Les centaines de kilomètres que nous avons parcourus ensemble furent plaisants, divertissants et fort intéressants. Ces quelques jours, remplis d'aventures, furent magiques. D'ailleurs, une série Web sur La Grande Tournée Moto 2022 afin de partager avec vous cette randonnée, est maintenant disponible sur le site de Moto Québec. 

Que ce soit un copieux dîner en toute simplicité dans une fromagerie ou la visite d’une distillerie dont les artisans pratiquent leur art avec passion, nous avons été gâtés. Bien que j'ai apprécié chacun des endroits visités et les gens que nous avons rencontrés, c'est à Wendake que mon cœur a vibré. 

Quand on t'en met plein la vue....avec ta propre culture.

Je suis Amérindien. Autochtone si vous le voulez. Fier de mes origines mais je n’ai pas vécu sur une réserve. J’ai grandi à cheval entre la culture de mon père, un Canadien-Français d’origine et celle de ma mère, une Amérindienne à part entière. Les deux ayant une passion inégalée pour la nature, il est évident qu’ils m’ont inculqué ce besoin de côtoyer celle-ci et de pratiquer des activités plus traditionnelles comme la chasse et la pêche. 

Mais c’est quand même avec une attitude un peu désinvolte que je suis entré dans le hall de l’Hôtel Musée des Premières Nations de Wendake. Je me disais : “Bof, on va tomber dans la classique pour impressionner les touristes avec tambours, capteurs de rêve, etc…” Oh que je me suis trompé!

Crédit : Hôtel-Musée Premières Nations

 Me sentir chez moi 

Le mot qui me vient en tête en approchant de l'hôtel est: harmonie. Il est clair qu’une attention particulière a été apportée afin d’intégrer le bâtiment avec la nature environnante. On y voit des espaces extérieurs bien aménagés : par exemple, on a respecté le rivage de la rivière en ne déboisant pas trop. Les matériaux utilisés tant pour la structure que la décoration ont été choisis pour bien représenter la culture autochtone. Ils nous procurent un sentiment de paix comme celui de la nature. Bref, j’ai été impressionné : je me retrouvais vraiment dans cet environnement. Mais je n’étais pas encore passé à la salle à manger…une leçon de vie m’y attendait!

Conquis…par un cocktail !

Je rejoins mes compagnons de la Grande Tournée à Moto au bar de la salle à manger. Tous sont assis, un cocktail que je ne connais pas à la main. “Pat, tu dois absolument goûter l’OURS”. 

Ne refusant jamais la dégustation d’une nouvelle concoction, je commande le fameux ours…dépendance assurée pour les amateurs de fraîcheur. Fait avec de la Vodka Cirka, du sirop à l’argousier, des baies d’argousier fraîches et du soda, disons que cet apéritif donnait le ton à la belle soirée qui suivrait. J’ai sans hésitation renouvelé le cocktail avec mon expression consacrée: “Ça goûte le ciel!”.

Assis à table, on constate rapidement la recherche et le respect des traditions autochtones dans l’élaboration du menu. Que ce soit les entrées ou les mets principaux, la faune et la flore locales y sont à l’honneur et sont jumelées à des ingrédients utilisés en cuisine traditionnelle. Fleurs, champignons et légumes sont présentés avec minutie. 

Et par l’estomac 

Perso, j’ai opté pour une valeur sûre, le médaillon de cerf. Une cuisson parfaite et une sauce à vouloir lécher l’assiette, mais gardons-nous un peu de gêne! La carte des desserts promet 2 choses : un régal absolu sur des saveurs franches et nobles comme l’érable, parole d’autochtone, et pour finir, l’assurance de devoir prendre une marche dans les sentiers aménagés autour de l’hôtel pour brûler toutes ces calories absorbées.

Crédit : Hôtel - Musée Premières Nations 

 Le repos du sage…

Une fois la soirée terminée, le sommeil est assuré, car l’ai-je dit, cet hôtel s’intègre en harmonie avec la nature. Il ne reste qu’à regagner ma chambre, ouvrir la fenêtre et m’ endormir au son de la rivière qui coule et de la nature éclairée par la lune. Ma chambre est confortable à souhait, décorée dans le style traditionnel, mais avec une touche de modernité. C’est franchement de bon goût!

Inutile de mentionner que le réveil fut agréable et les souvenirs de cette première escale de la Grande Tournée à Moto 2022 restent gravés à jamais dans ma mémoire…

Maintenant, en route pour le Bas-Saint-Laurent!

Bonne route et sois prudent,

Pat

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